Monastère de Bénédictins olivétains

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Soulac-sur-Mer

La présence bénédictine à Soulac remonte au Moyen Âge avec l'installation du prieuré de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres. L'ensablement progressif de l'église contraint les religieux à son abandon au milieu du 18e siècle.

Ce n'est que dans la 2e moitié du 19e siècle, qu'une nouvelle communauté est organisée à Soulac, avec à sa tête dom Bernard de Bainville, bénédictin de la branche olivétaine, qui prend également la charge de la paroisse en 1869. A la suite de problèmes de santé, il est remplacé en 1873 par Léon Maguelonne.

C'est à côté de l'église Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres, progressivement désensablée et devenue en 1867 succursale, que dom Maguelonne fait édifier un monastère pour abriter la communauté, selon les plans de l'architecte Alphonse Blaquière.

Il avait obtenu du cardinal Donnet l'autorisation de recevoir des dons pour financer la construction. Par acte notarié du 4 octobre 1873, il acquiert un terrain d’Ernest Édouard Lahens. L’aile est est sans doute habitable en 1875, tandis que le chantier se poursuit : des photographies indiquent que le pignon de la travée centrale n'est pas achevé et que la partie ouest n'est élevée qu'au niveau du rez-de-chaussée.

Le 24 janvier 1878, Léon Maguelonne achète 2400 m2 de terrain supplémentaire à Marie Eugénie de Brégon. Mais la construction du bâtiment reste inachevée.

Le 29 mars 1880, le décret d’expulsion des congrégations, en cas d’absence d’autorisation exigée par le décret du 3 messidor an XII (22 juin 1804), entraîne la dissolution de la communauté qui est officiellement expulsée le 5 novembre 1880. Maguelonne étant propriétaire des lieux y reste toutefois jusqu'à sa mort en 1888, également maintenu comme curé de la paroisse.

Dom Maguelonne avait développé à Soulac plusieurs activités lucratives : fabrication d'un dentifrice en collaboration avec les établissements Seguin de Bordeaux et production d'une liqueur à base de plantes (le Cordial jaune ou vert).

Le 23 octobre 1889, le monastère est l'objet d'une vente judiciaire : il est acquis par Marie-Amélie Kohn, veuve d'Armand Heine, propriétaire du château Beychevelle (Saint-Julien-Beychevelle). Outre le monastère inachevé, une distillerie et des chais sont également mentionnés dans les actes. Les terres entourant le bâtiment étaient alors plantées en vignes.

Marie-Amélie Heine autorisa les curés bénédictins à vivre dans leurs murs jusqu’en 1904. Le 24 septembre, 7 et 13 octobre 1921, elle vendit le monastère à la société Seguin, qui produisait toujours le "dentifrice des bénédictins de Soulac".

En 1954, l’immeuble est vendu à la Banque nationale pour le commerce et l'industrie (BNCI, puis BNP) qui l’aménage en colonie de vacances.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Blaquière Alphonse

Fils d'Auguste Blaquière, architecte, et petit-fils de M. Laclotte. Alphonse Blaquière (1829-1899). Il est l'auteur de nombreux hôtels particuliers et châteaux dans le Bordelais, particulièrement à Arcachon. Il repose dans le caveau Bursio. Le buste qui orne sa tombe est de Louis Fournier.

, architecte (attribution par travaux historiques)

Le bâtiment, inachevé, forme un plan en L. Il devait à l'origine être organisé selon un plan en U avec un vaste corps principal encadré de deux ailes. Seule une moitié de ce corps principal et l'aile est ont été réalisées.

La façade nord est composée de deux avant-corps formant pignon séparés par quatre travées de baies en plein-cintre. Le gros-oeuvre est en brique et la pierre de taille utilisée pour le chaînage d'angle, les encadrements de baies, les bandeaux, les corniches, les contreforts et les rampants des pignons assisés en sifflets.

Les baies en plein-cintre, parfois géminées et inscrites dans un arc en plein-cintre, les rouleaux d'archivoltes sculptés avec motifs de dents de loup et de billettes font référence à l'architecture romane de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres.

Le pavillon central était surmonté d'un clocheton, détruit.

L'aile est est scandée de cinq contreforts et percée de baies en plein-cintre. La travée nord est ouverte d'une série de six fenêtres contiguës, au rez-de-chaussée et à l'étage.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : brique

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile mécanique
Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Soulac-sur-Mer , rue Jean-Edmond-Laporte

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AI 1

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